Une interview de Sequentia Legenda
par Harald Gramberg
(la version originale de cette interview en allemand est visible sur le site de Hippiesland)
Harald
G.:
« Tes
œuvres électroniques sont indubitablement attribuées à la «
Berliner Schule » des années 70. Depuis quand es-tu musicalement
créatif dans ce domaine, quelles ont été les idoles des années 70
qui t'on inspiré, comment es-tu arrivé à cette mouvance musicale
et qui fait qu'aujourd'hui, tu reçois tant de reconnaissances ? »
Laurent
S.: « En
effet, ma musique est dans la lignée de la mouvance musicale de la
« Berliner Schule » et tout particulièrement de la
période allant des années 70 à 80. Ma passion pour ce style
remonte en 1980 lorsque j'avais 16 ans. C'est en explorant la
collection de vinyles de mes parents que je suis tombé sur une
pochette qui m'avait interpellée par sa mise en page minimaliste et
par cette couverture avec un visage en bleu-vert. Ce fut l'album
Mirage de Klaus Schulze. Dès que le saphir fut posé sur les sillons
du disque, ce fut pour moi un véritable coup de foudre. Je me suis
mis à écouter en boucle la face A et B. On peut donc dire que tout
avait démarré pour moi lors de cette écoute. Je me suis informé
sur ce qu'était véritablement cet étrange instrument nommé
« synthétiseur ». À cette période, des bizarreries
circulaient au sujet du synthétiseur, par ex. : c'est une sorte de
filtre que l'on place devant les enceintes, c'est un orgue amélioré,
il suffit d'appuyer sur un bouton et tout se fait automatiquement,
etc. C'est dans l'arrière-boutique d'un magasin de ma ville que je
découvris le fameux Minimoog. Je m'initiais à la synthèse
soustractive et quelque temps après, j'achetais mon premier
synthétiseur monophonique.
C'est tout récemment que je me suis enfin décidé de franchir le pas de présenter mon travail au grand jour avec mon album BLUE DREAM (paru le 27 décembre 2014). J'ai voulu faire une extension de cette période musicale et transposer celle-ci à aujourd'hui, en utilisant les séquenceurs et les synthétiseurs comme jadis, mais avec les instruments et les moyens actuels.
J'ai un profond respect pour le travail qui a été effectué par Klaus Schulze, Edgar Froese lors des années 70. À mes yeux, ce fut une période charnière et extrêmement riche en terme de créativité. »
C'est tout récemment que je me suis enfin décidé de franchir le pas de présenter mon travail au grand jour avec mon album BLUE DREAM (paru le 27 décembre 2014). J'ai voulu faire une extension de cette période musicale et transposer celle-ci à aujourd'hui, en utilisant les séquenceurs et les synthétiseurs comme jadis, mais avec les instruments et les moyens actuels.
J'ai un profond respect pour le travail qui a été effectué par Klaus Schulze, Edgar Froese lors des années 70. À mes yeux, ce fut une période charnière et extrêmement riche en terme de créativité. »
Harald
G.:
« Donne-nous
donc un aperçu de ton équipement. Je peux bien imaginer que tu
travailles, selon la technologie analogique qui a fait ses preuves ou
bien ? »
Laurent
S.:
« Permets-moi
au préalable de te faire part de ma vision musicale. Il est
important pour moi de faire la musique que j'aime, celle qui provient
de mon cœur et de pouvoir finalement offrir aux auditeurs une partie
de moi. C'est avec une grande sensibilité que je sculpte les
sonorités et avec rigueur et passion que je tisse ma toile sonore.
Bien que j'utilise à l'heure actuelle uniquement des synthétiseurs
virtuels, pour moi, il est essentiel d'obtenir une véritable
atmosphère au grain analogique si particulier.
En ce qui concerne mon matériel, j'ai connu trois étapes. La première, lorsque j'avais entre 16 et 22 ans, où je possédais un arsenal de machines analogiques : PS3200 Korg, ARP Odyssey, Polymoog, Oberheim Two Voices, MS 20 et SQ10 Korg, Vocoder Roland, effet écho RE201 Roland, Crumar Multiman S pour ne citer que les principaux.
En ce qui concerne mon matériel, j'ai connu trois étapes. La première, lorsque j'avais entre 16 et 22 ans, où je possédais un arsenal de machines analogiques : PS3200 Korg, ARP Odyssey, Polymoog, Oberheim Two Voices, MS 20 et SQ10 Korg, Vocoder Roland, effet écho RE201 Roland, Crumar Multiman S pour ne citer que les principaux.
Korg DSS1 Synthesizer |
Ensuite,
vint l'ère du MIDI. Je me séparais de mes instruments au profit de
synthétiseurs numériques :
Roland JD800 Synthesizer |
DSS1 Korg, JD 800 et D110 Roland, TG77
Yamaha, Microwave Waldorf, K1M Kawai, entre autres, le tout piloté
par un Atari STF accompagné de mon premier logiciel de MAO, à
savoir le Pro24 de Steinberg.
Et enfin, aujourd'hui, mon
équipement se compose de nombreux VST's, la collection d'Arturia par
exemple et de Cubase comme outils MAO. »
Harald
G.: Comme tu
le décris, les compositions de Sequentia Legenda sont constituées
par une combinaison de nappes atmosphériques et par des lignes
mélodiques des synthétiseurs. En écoutant ton travail, je pense
avoir pu discerner une structure très claire, certains accords, avec
des variations et des harmonies, que si répètent, mais cependant
les textures se modifient de façon perpétuelle... Personnellement,
je pense que l’adhésion à une fréquence spécifique est très
importante, cependant, je donne clairement ma préférence à la
tonalité A sur 432 Hz par rapport à l’écoute d'un 440 Hz...
Laurent
S.: « J'accorde une
grande importance aux fréquences, aux harmonies, à l'osmose des
sonorités, au vernis final. Je suis une personne exigeante, je
cherche à obtenir un résultat qui soit conforme à mes attentes,
parfois cela peut être très chronophage. A titre d’exemple, pour
FLY OVER ME, il m'a fallu pas moins de 16 mois pour finaliser ce
morceau. Ma toile musicale est en perpétuelle mouvement, les
séquences se mélangent, se complexifient, les pads et le chœurs
eux aussi „vivent“ et grandissent tout au long de la composition. »
Harald
G.: Avec
combien de pistes travaille-tu en moyenne, et serais-tu d'accord avec
moi quand je dis qu'un mastering fait avec sensibilité est l'alpha
et l'oméga de chaque œuvre musicale ? Quelles ressources
utilises-tu pour la finition de tes compositions ?
Laurent
S.: « Je travaille généralement avec un nombre de pistes
variable, pouvant aller jusqu’à 16 suivant les projets.
En réponse à ta question au sujet du mastering, je dirai que je suis en partie d’accord avec toi. Le mastering est une chose importante, mais pour moi cette étape va de paire avec l’ensemble du processus de création. Certes, c’est une finalité, cependant le travail en amont reste primordial. Le mastering va permettre de mettre en valeur certain éléments de manière précise, une patine qui placera toutes les subtilités de la structure harmonique en lumière. Pour cette étape, j’utilise principalement Ozone. »
En réponse à ta question au sujet du mastering, je dirai que je suis en partie d’accord avec toi. Le mastering est une chose importante, mais pour moi cette étape va de paire avec l’ensemble du processus de création. Certes, c’est une finalité, cependant le travail en amont reste primordial. Le mastering va permettre de mettre en valeur certain éléments de manière précise, une patine qui placera toutes les subtilités de la structure harmonique en lumière. Pour cette étape, j’utilise principalement Ozone. »
Harald
G.:
Mais
avant d'aller plus en détail, abordons un sujet qui pourrait
peut-être être pertinent pour certains lecteurs : peux-tu nous dire
quelles sont tes œuvres qui ont déjà été publiées, et où
est-il possible de les acheter, que ce soit en téléchargement
numérique ou en support physique ?
Laurent
S.: « 3 albums (BLUE DREAM, AMIRA et EXTENDED) sont disponibles à la vente directement
depuis ma page Bandcamp (version Digitale et CDr). La version
physique est également disponible depuis des sites de ventes tels
que Patch Work Music pour la France, sphericmusic et cue-records pour
l’Allemagne, generator pour la Pologne, GROOVE Unlimited pour les
Pays-Bas et Diskpol pour l’Espagne.
En outre, 3 versions
dématérialisées „Exclusive“ sont aussi disponibles sur ma page
bandcamp. »
Harald
G.: Peux-tu nous
dire où il est possible sur internet d’écouter ou de lire quelque
chose à ton sujet ?
Laurent
S.: « Sur ma chaîne Youtube se trouvent des extraits musicaux et
des interviews sous la forme de clips vidéos qui sont à la
disposition des auditeurs. Il y a aussi mon Blog qui regorge
d'articles souvent inédits. Sur internet et notamment sur mon site
officiel www.sequentia-legenda.com, on peut découvrir et lire
plusieurs chroniques et interviews, je pense par exemple aux articles
de Sylvain Lupari (en français et en anglais), de Jürgen Meurer
(betreutesproggen.de), de Richard Gürtler (Ello), de Jim Cornall
(DPRP) et du regretté Philippe Vallin (Clair & Obscur) qui nous
à quitté prématurément et qui me manque beaucoup.
Ceci
n'est qu'une liste exhaustive, je voudrais ajouter que sur le site
français de Patch Work Music (https://asso-pwm.fr/) qui distribue
mes albums physiques, figurent aussi des informations relatives à
mes projets musicaux et ceux d'autres talentueux musiciens. J'en
profite ici pour rermercier toute l'équipe de Patch Work Music pour
leurs soutien et leurs dévouement. »
Harald
G.: As-tu
déjà travaillé sur des projets avec d'autres artistes ?
Laurent
S.:
« Ma première collaboration fut avec le batteur Tommy Betzler,
qui a accepté de suite et avec d'enthousiasme de se joindre au
projet „EXTENDED“. Tommy qui a une belle expérience de la
Berliner Schule et qui a accompagné l'emblématique Klaus Schulze
lors de ses tournées dans les années 80', m'a fait le grand
privilège de cette première collaboration. Pour information, Tommy
sera à nouveau présent à mes côtés pour mon prochain opus
„ETHEREAL“, un album dont la sortie est prévue pour le mi-2017.
Tout récemment, c'est l'artiste français Kurtz Minfields qui
m'a fait la demande d'une collaboration pour un titre bonus qui
figuera sur son prochain vinyle. J'ai composé „Out of the Silence“
dans une durée peut coutumière pour moi, puisque les contraintes
techniques et les pistes déjà en places me laissaient moins de 10
minutes de temps pour ce titre. Après mon premier mixage, Kurtz
(Jean-Luc Briançon) a ensuite ajouté de fort belles manières des
effets et des solos. Nos deux univers musicaux, lui avec ses
instruments analogiques et moi avec mes synthés virtuels, se sont
mis en symbiose pour offrir un titre dans la plus pure tradition de
la musique planante. Je peux t'inviter, ainsi que tous les
lecteurs à écouter le mixage finale ici :
www.youtube.com/watch?v=FHX9m1NqL6c
Enfin, pour la fin de cette année, une collaboration avec le Canadien Kutaana Serenity est prévue. Là aussi, ca va être une belle expérience. Avec Ron cela va faire deux ans que nous parlons de ce projet.
Harald
G.: Te limites-tu
uniquement à un travail en studio ou as-tu déjà participé à des
prestations en direct ?
Laurent
S.: « Pour le moment, je me suis consacré à un travail
exclusivement en studio. Cependant, je dois avouer que les demandes
de prestations scéniques se sont faites toujours un peu plus
nombreuses et plus précises. Finalement, c'est lors d'un festival en
Allemagne à Hamm (Winnies Schwingungenparty 2017) que je vais me produire la toute première fois sur
scène pour le début de juillet. Tommy Betzler me fera le grand
plaisir de se joindre à moi pour cette première montée sur scène.
Je vais devoir réfléchir à un concept, dans la mesure ou ma
configuration est minimaliste un peu à l'image de ma musique
d'ailleurs.
Winnies Schwingungenparty 2017 - Das EM Kultevent ist zurück!! |
C'est excitant de venir rencontrer son public !
Projet
à suivre. »
Harald
G.: Je sais
que ta musique est très appréciée par de nombreuses radios
d’internet. Peux-tu nous en citer quelques-unes, et est-ce que ta
musique à été diffusé sur les stations de radio locales ou
nationales ?
Laurent
S.: « J'ai eu
le soutien de plusieurs radios, pour n'en citer que quelques-unes :
Modul303, Radio Sunrise, West Star Radio, Sequences Electronic Music
Podcasts, Sine FM.
Local pour moi veut dire la France
naturellement, mais aussi la Suisse et l'Allemagne, étant donné que
j'habite dans l'Est de la France.
Donc
pour la France, c'est la radio mulhousienne MNE par l'intermédiaire
de Guy de Villa et de son émission „Le Bunker“ qui m'a offert 2h
d'émission avec une „Carte Blanche Sequentia Legenda“
(http://bit.ly/2pDAUsa).
Pour
l'Allemagne, c'est RSD-Radio par l'intermédiaire de l'émission „New
Age“ animée par Rainer Tyson Schramke qui m'a permis de faire une
interview en allemand et en direct (http://bit.ly/2oCm1Zu).
Et enfin, pour la Suisse, j'ai le privilège de pouvoir figurer dans plusieurs émissions „La Planète Bleue“ une émission d'Yves Blanc, diffusée sur les ondes suisses de Couleur3. Yves Blanc m'a fait par ailleurs le plaisir de présenter en avant-première „EXTENDED“ (http://bit.ly/2oCywUG). »
Harald
G.: Au nom
de nos lecteurs et au nom de notre équipe de rédaction, je suis
très reconnaissant que tu nous as donné un aperçu des multiples
facettes de ta créativité musicale. Et bien sûr, nous sommes
heureux de garder nos lecteurs informés au sujet de tes activités
futures. Comme il est de coutume, les derniers mots t’appartiennent.
Y a-t-il encore quelque chose que tu aimerais ajouter ?
Laurent
: « Ce fut un grand bonheur pour moi de pouvoir partager ma
vision musicale, ma passion et mes émotions aux travers de cette
interview, merci à toi Harald, merci à l'ensemble de l'équipe
d'Hippiesland, je souhaite beaucoup de plaisir aux lecteurs et aux
auditeurs.
Sequentia Legenda ETHEREAL |
Pour terminer, j'aimerais annoncer que mon prochain
opus sera disponible pour le milieu de cette année, il s'agit
d'ETHEREAL. Cet album sera basé sur le Moog Modulaire, avec trois
titres dans la plus pure tradition de la Berlin School. Deux extraits
sont, d'ores et déjà, disponibles sur ma chaine Youtube :
http://bit.ly/2oibcYW. »
Musicalement,
Laurent
(Sequentia Legenda)
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