Sequentia Legenda interviewé par Bertrand Loreau
(deuxième partie)
PROCURER UNE PART DE RÊVE
Bertrand Loreau :
"Tu revendiques l'influence de Klaus Schulze et manifestement tes œuvres, notamment par leurs structures, rappellent les constructions de ses morceaux. Est-ce que tu crois cependant que ta sensibilité personnelle est suffisamment forte pour que tu ne sois pas vu comme un simple imitateur de l'artiste berlinois."
Sequentia Legenda :
"Je suis naturellement flatté et fier de pouvoir lire tout ce qu’il se dit sur moi et sur ma musique, toutes les comparaisons avec Klaus Schulze. Et que ne le serait pas ? J’ai cependant, ma personnalité, ma propre vision de la Berlin School et suffisamment de sensibilité pour faire transparaître mes émotions au travers de mes titres. Je crois que si l’on joue la musique qui provient de son cœur et de son âme, les auditeurs percevrons cette musique comme authentique et sincère. Je suis, tout simplement heureux, de pouvoir partager ma propre vision musicale, de procurer une part de rêve, un moment de détente et d’évasion."
Bertrand Loreau :
"Est-ce que tu apprécies toute la discographie de Schulze
ou évites-tu certaines périodes ?"
Sequentia Legenda :
"C'est par une après-midi d’été en 1980, j’avais 15 ans et je parcourais la collection des vinyles de mes parents. Parmi toutes les albums, une pochette avec un portrait stylisé en vert et bleu m’intriguait. Après avoir examiné de plus près cette mise en pages originale, je me décidais à mettre le 33 tours sur le tourne-disque. Dès les premières minutes, ce fut un véritable coup de foudre. L’album « Mirage » de Klaus Schulze fut pour moi un véritable déclencheur ! « Mirage » est mon favori, j’apprécie également beaucoup « Moondawn », « Timewind », les deux « Body Love », le double album « X » pour ce qui est de la période analogique. « Dune » est un album à part pour moi avec deux titres très différents et une ambiance très particulière, parfois à la limite de l’oppressant, mais avec un travail de recherche sonore, totalement unique. « Totem » est une œuvre de début de carrière que je trouve intéressante avec les prémices des séquences. Pour la période numérique, c’est « E=Trance » et surtout « Trancefer » qui ont retenu toute mon attention. J’ai ensuite décroché après l’album « The Dresden Performance ». Les titres précédents, « Angst », « Inter*Face » ou « Miditerranean Pads » ne m’avait pas totalement séduit.
Encore aujourd’hui, c’est la période où Klaus utilisait les synthétiseurs analogiques qui me plaît le plus et que je trouve la plus intéressante en terme de créativité. Cela ne veut pas dire que tout ce qui a suivi ne m’a pas plu. J’ai trouvé par exemple « Are You Sequenced? » avec une utilisation des séquenceurs intéressante. Le dernier album de Klaus « Silhouettes » est lui aussi remarquable sur certains points, avec une atmosphère qui me rappelle son début de carrière."
Bertrand Loreau :
"As-tu déjà rencontré des gens qui aiment ta musique
et qui ne sont pas des fans de Klaus Schulze ?"
Sequentia Legenda :
"Bonne question. Je ne sais pas si tous les fans de Klaus Schulze aime ma musique et vice versa. J’ai eu à quelques reprises des retours de personnes ayant découvertes ma musique et qui ne connaissaient pas vraiment le maître allemand. J’ai trouvé cela intéressant me donnant le bon espoir en la renaissance d’une certaine Berlin School."
"Tu revendiques l'influence de Klaus Schulze et manifestement tes œuvres, notamment par leurs structures, rappellent les constructions de ses morceaux. Est-ce que tu crois cependant que ta sensibilité personnelle est suffisamment forte pour que tu ne sois pas vu comme un simple imitateur de l'artiste berlinois."
Sequentia Legenda :
"Je suis naturellement flatté et fier de pouvoir lire tout ce qu’il se dit sur moi et sur ma musique, toutes les comparaisons avec Klaus Schulze. Et que ne le serait pas ? J’ai cependant, ma personnalité, ma propre vision de la Berlin School et suffisamment de sensibilité pour faire transparaître mes émotions au travers de mes titres. Je crois que si l’on joue la musique qui provient de son cœur et de son âme, les auditeurs percevrons cette musique comme authentique et sincère. Je suis, tout simplement heureux, de pouvoir partager ma propre vision musicale, de procurer une part de rêve, un moment de détente et d’évasion."
LA PÉRIODE OÙ KLAUS UTILISAIT LES SYNTHÉTISEURS ANALOGIQUES
Bertrand Loreau :
"Est-ce que tu apprécies toute la discographie de Schulze
ou évites-tu certaines périodes ?"
Sequentia Legenda :
"C'est par une après-midi d’été en 1980, j’avais 15 ans et je parcourais la collection des vinyles de mes parents. Parmi toutes les albums, une pochette avec un portrait stylisé en vert et bleu m’intriguait. Après avoir examiné de plus près cette mise en pages originale, je me décidais à mettre le 33 tours sur le tourne-disque. Dès les premières minutes, ce fut un véritable coup de foudre. L’album « Mirage » de Klaus Schulze fut pour moi un véritable déclencheur ! « Mirage » est mon favori, j’apprécie également beaucoup « Moondawn », « Timewind », les deux « Body Love », le double album « X » pour ce qui est de la période analogique. « Dune » est un album à part pour moi avec deux titres très différents et une ambiance très particulière, parfois à la limite de l’oppressant, mais avec un travail de recherche sonore, totalement unique. « Totem » est une œuvre de début de carrière que je trouve intéressante avec les prémices des séquences. Pour la période numérique, c’est « E=Trance » et surtout « Trancefer » qui ont retenu toute mon attention. J’ai ensuite décroché après l’album « The Dresden Performance ». Les titres précédents, « Angst », « Inter*Face » ou « Miditerranean Pads » ne m’avait pas totalement séduit.
Encore aujourd’hui, c’est la période où Klaus utilisait les synthétiseurs analogiques qui me plaît le plus et que je trouve la plus intéressante en terme de créativité. Cela ne veut pas dire que tout ce qui a suivi ne m’a pas plu. J’ai trouvé par exemple « Are You Sequenced? » avec une utilisation des séquenceurs intéressante. Le dernier album de Klaus « Silhouettes » est lui aussi remarquable sur certains points, avec une atmosphère qui me rappelle son début de carrière."
LA RENAISSANCE D’UNE CERTAINE BERLIN SCHOOL
Bertrand Loreau :
"As-tu déjà rencontré des gens qui aiment ta musique
et qui ne sont pas des fans de Klaus Schulze ?"
Sequentia Legenda :
"Bonne question. Je ne sais pas si tous les fans de Klaus Schulze aime ma musique et vice versa. J’ai eu à quelques reprises des retours de personnes ayant découvertes ma musique et qui ne connaissaient pas vraiment le maître allemand. J’ai trouvé cela intéressant me donnant le bon espoir en la renaissance d’une certaine Berlin School."
CETTE BELLE MOUVANCE MUSICALE
Bertrand Loreau :
"Crois-tu que ton travail peut aider des gens à découvrir les disques de référence de la musique électronique des années 70 ?"
Sequentia Legenda :
"J'en serais bien évidemment ravi. Si je peux apporter ma pierre à l'édifice de cette belle mouvance musicale alors j'aurai finalement réussi mon pari. C’est un plaisir de pouvoir partager à ma manière la richesse de cette période et de mettre au goût du jour cette atmosphère si particulière."
"Crois-tu que ton travail peut aider des gens à découvrir les disques de référence de la musique électronique des années 70 ?"
Sequentia Legenda :
"J'en serais bien évidemment ravi. Si je peux apporter ma pierre à l'édifice de cette belle mouvance musicale alors j'aurai finalement réussi mon pari. C’est un plaisir de pouvoir partager à ma manière la richesse de cette période et de mettre au goût du jour cette atmosphère si particulière."
MON CŒUR A ENCORE SUFFISAMMENT DE CHOSES À OFFRIR
Bertrand Loreau :
"Comment imagines-tu la musique que tu feras dans 5 ou 10 ans ?"
Sequentia Legenda :
"C'est difficile de répondre à cette question de manière totalement objective. Tant de choses peuvent se passer et donc influencer un tant soit peu ma créativité. Dans 10 ans qui sait si je ferais encore de la musique ? Une chose est certaine, si je devais encore composer d'ici là, alors c'est que mon cœur a encore suffisamment de choses à offrir, à partager. Je ne peux pas concevoir ma musique sans passion, sans âme et sans émotions. Je peux donc imaginer une musique qui soit dans la continuité de celle que je produis actuellement, avec une plus grande maturité certainement et avec plus de maîtrise peut-être."
"Comment imagines-tu la musique que tu feras dans 5 ou 10 ans ?"
Sequentia Legenda :
"C'est difficile de répondre à cette question de manière totalement objective. Tant de choses peuvent se passer et donc influencer un tant soit peu ma créativité. Dans 10 ans qui sait si je ferais encore de la musique ? Une chose est certaine, si je devais encore composer d'ici là, alors c'est que mon cœur a encore suffisamment de choses à offrir, à partager. Je ne peux pas concevoir ma musique sans passion, sans âme et sans émotions. Je peux donc imaginer une musique qui soit dans la continuité de celle que je produis actuellement, avec une plus grande maturité certainement et avec plus de maîtrise peut-être."
J'AIME LES CORDES, LES SYMPHONIES, LES CHŒURS
Bertrand Loreau :
"Écoutes-tu d'autres musiques qui s'appuient sur la répétition, les boucles. Écoutes-tu des musiques acoustiques et orchestrales comme celles de Glass ou bien des musiques traditionnelles ?"
"Écoutes-tu d'autres musiques qui s'appuient sur la répétition, les boucles. Écoutes-tu des musiques acoustiques et orchestrales comme celles de Glass ou bien des musiques traditionnelles ?"
Sequentia Legenda :
"Pour être totalement transparent, je n'écoute certainement pas assez ce que font les autres, je ne trouve pas suffisamment de temps pour écouter de manière assidue la musique des autres. Un des rares moments où j'écoute de la musique, c’est sur la route entre le travail et la maison et c'est alors bien souvent de la musique classique ou du jazz. J'ai toujours eu un grand respect pour les compositeurs de la Grande Musique, Beethoven, Mozart, Bach, Wagner, Berlioz. J'aime les cordes, les symphonies, les chœurs. Le jazz quant à lui me relaxe. Je n’aime pas l’opéra."
"Pour être totalement transparent, je n'écoute certainement pas assez ce que font les autres, je ne trouve pas suffisamment de temps pour écouter de manière assidue la musique des autres. Un des rares moments où j'écoute de la musique, c’est sur la route entre le travail et la maison et c'est alors bien souvent de la musique classique ou du jazz. J'ai toujours eu un grand respect pour les compositeurs de la Grande Musique, Beethoven, Mozart, Bach, Wagner, Berlioz. J'aime les cordes, les symphonies, les chœurs. Le jazz quant à lui me relaxe. Je n’aime pas l’opéra."
MA SENSIBILITÉ VIENT DE PLUS PROFOND DE MOI
Bertrand Loreau :
"A propos de ta sensibilité, est-ce que tu peux expliquer d'où elle vient et pourquoi tu ressens le besoin de la partager ?"
Sequentia Legenda :
"Sacré sujet, vaste thème. Ma sensibilité vient de plus profond de moi, je perçois beaucoup de choses, je ressens les choses avec une grande amplification. C'est parfois même difficile à vivre pour moi et pour les autres. Je suis souvent à fleur de peau et j'ai du mal à cacher mes émotions alors je dois littéralement expulser ce qui me touche par de la peinture, de l'écriture ou de la musique et aussi par le sport. C'est un besoin : partager, communiquer, me libérer.
Tout récemment, c'est le diagnostic de l’autisme de mon fils cadet qui m'a grandement touché et qui à mes émotions à rudes épreuves. Outre son handicap, Valentin me donne beaucoup d'amour et je suis fier de lui, il m’a ouvert les yeux sur beaucoup de choses. Lui aussi est doué d'une grande sensibilité :-) "
"A propos de ta sensibilité, est-ce que tu peux expliquer d'où elle vient et pourquoi tu ressens le besoin de la partager ?"
Sequentia Legenda :
"Sacré sujet, vaste thème. Ma sensibilité vient de plus profond de moi, je perçois beaucoup de choses, je ressens les choses avec une grande amplification. C'est parfois même difficile à vivre pour moi et pour les autres. Je suis souvent à fleur de peau et j'ai du mal à cacher mes émotions alors je dois littéralement expulser ce qui me touche par de la peinture, de l'écriture ou de la musique et aussi par le sport. C'est un besoin : partager, communiquer, me libérer.
Tout récemment, c'est le diagnostic de l’autisme de mon fils cadet qui m'a grandement touché et qui à mes émotions à rudes épreuves. Outre son handicap, Valentin me donne beaucoup d'amour et je suis fier de lui, il m’a ouvert les yeux sur beaucoup de choses. Lui aussi est doué d'une grande sensibilité :-) "
Un extrait de ce que sera l'atmosphère de ce projet
MIND LAKE by Sequentia Legenda (travaux en cours)
Voici un extrait du titre ici encore dans sa version expérimentale. C'est un avant-goût de ma vision musicale pour 2019. Mon travail reste axé sur la symbiose entre les séquences et les nappes. La palette sonore proche de l'ère analogique avec les possibilités des instruments d'aujourd'hui.
Le paysage sonore de ce titre est pour moi proche de mon ambition musicale, de ma vision de la Berlin School d'aujourd'hui et de demain.
UNE FILIATION AVEC LE PIONNIER DE LA BERLIN SCHOOL
"Depuis les années 80 de nombreux artistes ont été attirés par la musique électronique, et les synthétiseurs, après avoir découvert les œuvres de Klaus Schulze. Timewind, Moondawn, Mirage, Dune et dans une moindre mesure Trancefer et Audentity ont fait du compositeur allemand un modèle que beaucoup ont voulu imiter. Schulze a produit ses chef-d’œuvres dans une période qui va de l'avènement de l'analogique au début du digital.
Le compositeur Sequentia Legenda fait partie de cette troisième ou quatrième génération de maîtres des synthétiseurs qui revendiquent une filiation avec le pionnier de la Berlin school. Il produit une musique qui mêle des réminiscences des périodes analogiques et numériques de l'art schulzien, en prenant le risque de systématiser les principes du compositeur de Mirage . On retrouve les séquences qui se lovent sur la face entière d'un immense vinyle, et les transpositions qui retentissent comme des coups de tonnerre pour provoquer le frisson attendu. Mais Sequentia va parfois au-delà de ce que faisait Schulze dans les années 70 comme s'il tentait de dépasser les limites que s'imposait le maître pour ne pas créer de ruptures avec son public. Les accords peuvent être tenus plusieurs minutes et les séquences se construisent et se déconstruisent par éléments séparés au cours de très lents et subtils mixage.
Sequentia Legenda prend le risque de déranger parfois et le risque d'être perçu comme un simple interprète de recettes déjà souvent exploitées dans les musiques cosmiques. Mais il faut le voir autrement. Sequentia Legenda explore les limites de concepts musicaux qui n'avaient peut-être pas tout dit. Son travail sur le son et sa volonté d'hypnotiser, plus que de séduire, font que ses œuvres établissent une passerelle qui n'existait peut-être pas entre la véritable musique de Berlin et la musique ambient. En évitant les solos et les ruptures, sa musique peut être perçue comme l'accompagnement d'un lieu ou d'un espace imaginaire, à la manière de certains travaux de Brian Eno."
Sequentia Legenda prend le risque de déranger parfois et le risque d'être perçu comme un simple interprète de recettes déjà souvent exploitées dans les musiques cosmiques. Mais il faut le voir autrement. Sequentia Legenda explore les limites de concepts musicaux qui n'avaient peut-être pas tout dit. Son travail sur le son et sa volonté d'hypnotiser, plus que de séduire, font que ses œuvres établissent une passerelle qui n'existait peut-être pas entre la véritable musique de Berlin et la musique ambient. En évitant les solos et les ruptures, sa musique peut être perçue comme l'accompagnement d'un lieu ou d'un espace imaginaire, à la manière de certains travaux de Brian Eno."
Bertrand Loreau
Bertrand Loreau enregistre depuis bientôt 30 ans des albums pour les labels Musea et Spheric Music, il a abordé de nombreux styles allant de la musique mélodique à la musique électroacoustique en passant par la Berlin School
La discographie de Bertrand Loreau chez Patch Work Music
Bertrand Loreau enregistre depuis bientôt 30 ans des albums pour les labels Musea et Spheric Music, il a abordé de nombreux styles allant de la musique mélodique à la musique électroacoustique en passant par la Berlin School
La discographie de Bertrand Loreau chez Patch Work Music
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